Qu’est qu’un cours d’eau ?
Le cours d’eau fait partie d’un écosystème aquatique. Son bon fonctionnement et son bon état sont donc nécessaires à la bonne santé de tout cet écosystème. Il abrite une flore et une faune spécifique, très diversifiée et est source de nourriture pour une partie des espèces. Un cours d’eau est un écoulement de surface issu d’une source dont le tracé est naturel à l’origine. Il est caractérisé par l’existence de berges, d’un substrat spécifique (graviers, sédiments). C’est un milieu vivant et fragile.
Les cours d’eau sont des milieux hétérogènes, dynamiques et mobiles dans l’espace et dans le temps. Le bon fonctionnement du cours d’eau est essentiel pour les écosystèmes : régulation des inondations, biodiversité… La morphologie des cours d’eau correspond à la forme que les rivières adoptent en fonction des conditions climatiques et géologiques (nature du sol, débit, pente, granulométrie du fond), ou leur aspect évolue ainsi d’amont en aval mais également de façon transversale : on parle alors de faciès d’écoulement. Le respect de la dynamique du cours d’eau contribue à l’atteinte du bon état écologique requis par les textes juridiques aujourd’hui, mais surtout au bon fonctionnement hydraulique et hydrologique d’un bassin versant.
Qu’est que l’entretien des cours d’eau ?
L’entretien d’un cours d’eau consiste au maintien ou à la restauration de la libre circulation des eaux mais également de tout l’écosystème qu’il représente, à savoir le lit et les berges y compris la ripisylve et les annexes hydrauliques.
Sur le périmètre géographique actuel du SMAECEA, les cours d’eau du bassin versant sont divisés en deux catégories : les cours d’eau domaniaux que sont le canal de la Sambre à l’Oise et la Sambre canalisée, entretenus par l’Etat et tous les autres cours d’eau, qualifiés de non domaniaux, dont l’entretien revient aux propriétaires riverains. Or ces derniers ne réalisent pas forcément cet entretien ou n’ont pas la possibilité de le faire en ayant une vision de l’ensemble du bassin versant. De fait, des désordres d’ordre hydraulique (inondation) et/ou hydromorphologique (renforcement de berge avec des tôles, etc.) sont apparus d'où parfois la nécessité pour les collectivités à se substituer aux riverains pour entretenir les cours d’eau.
Le SMAECEA gère un ensemble de cours d’eau, dont les principaux sont l’Helpe Majeure, l’Helpe Mineure, la Solre, la Tarsy et la Vieille Sambre. Ces cours d’eau sont maillés par de nombreux affluents : le bassin versant compte environ 325 kilomètres de cours d’eau (650 kilomètres de berges). Les cours d’eau gérés par le SMAECEA sont non domaniaux : les berges et le lit appartiennent aux propriétaires riverains.
Quels sont les différentes étapes de l’entretien des cours d’eau ?
Il existe plusieurs étapes à respecter qui permettent un bon entretien des cours d’eau :
- La restauration ou le rattrapage d’entretien : Premières interventions afin de redonner au milieu toutes ses caractéristiques et l’ensemble de ses fonctions en prenant compte sa composante naturelle : maintien de la capacité d’écoulement, préservation de l’hétérogénéité du lit et des berges, gestion équilibrée de la ripisylve, protection rapprochée du cours d’eau (plantations adaptées, aménagements d’abreuvoirs et de clôtures, aménagement dans le lit, etc.).
- L’entretien « doux » ou léger ou courant : Survient après la restauration et demande un suivi pour éviter à nouveau une réhabilitation ou une restauration. Il doit permettre de conserver le niveau de restauration que les premiers travaux ont permis d’atteindre. Les opérations consistent à faucarder, gérer des atterrissements, maintenir la diversité du lit, retirer des embâcles ou encombrements, gérer la végétation rivulaire (débroussaillage, élagage, recépage, abattage), entretenir les ouvrages, etc.
- L’aménagement : Intervention visant à reconstituer une fonction : habitat, écoulement, le plus souvent utilisé pour le rétablissement des écoulements (lutte contre les inondations, etc.) ou le bon maintien des berges, mais parfois pour « renaturer » le milieu. Travaux ponctuels, localisés, lourds sur le lit mineur, soit du recalibrage, de l’élargissement, mise en place d’épis, protection de berges, seuils…
Un plan de gestion permet de planifier ces opérations pour un cours d’eau.
Quels sont les objectifs de l’entretien d’un cours d’eau ?
L’entretien d’un cours d’eau a pour objectif la restitution puis le maintien de l’ensemble des fonctionnalités de la rivière :
- Hydraulique : L’entretien joue un rôle de réduction des inondations en maintenant la capacité normale d’évacuation des eaux. En effet, les pentes sont très faibles. Ainsi lors des crues, la moindre résistance à l’écoulement provoque une augmentation du niveau d’eau. De cette manière, l’aval inonde l’amont. De plus, l’entretien des annexes hydrauliques et des berges permet de maintenir la fonction de stockage naturel de ces zones.
- Ecologique : Assurer la plus grande diversité et l’abondance maximale des espèces faunistiques et floristiques que ce soit au niveau du substrat, des berges ou des annexes hydrauliques. Par exemple, l’élaboration et la mise en place d’un plan de gestion et d’entretien de cours d’eau permet de soutenir l’équilibre du milieu aquatique par la lutte contre les espèces invasives et de limiter des impacts lourds inévitables lors d’opérations de rattrapage d’entretien.
- Paysagère : Intégrer au mieux les milieux dans leurs contextes ruraux et urbains. En effet, l’entretien des cours d’eau signifie également plantation d’essences locales le long des berges et maintien des habitats et paysages locaux. Des plantations peuvent être réalisées localement mais une priorité sera toujours donnée à une régénération naturelle, preuve de la résilience des écosystèmes. Ce renouvellement spontané doit être préconisé sur la majeure partie d'un cours d’eau tout en conservant une hétérogénéité de la ripisylve arborée ainsi que des ceintures hélophytiques naturelles et adaptées au milieu environnant.
- Economique : Un entretien régulier du cours d’eau est un bon investissement à long terme. En effet, l’absence d’entretien provoque des dommages coûteux qu’un entretien régulier et bien mené amoindri voire fait disparaître ou réduit la fréquence d’occurrence de destructions de biens (route, habitat, etc.), intervention lourde sur le cours d’eau (curage, etc.).
Le bilan de synthèse en quelques chiffres
- Surface totale débroussaillée, fauchée :
- en 2023, 15 ha
- en 2022, 13ha
- en 2021, 15ha
- Linéaire élagué :
- en 2023, 13750 ml
- en 2022, 5482ml
- en 2021, 6945ml
- Nombre d'arbres recépés, abattus :
- en 2023, 283
- en 2022, 354
- en 2021, 362
- Linéaire de berge renforcée en technique végétale :
- en 2023, 195ml
- en 2022, 1348ml
- en 2021, 574ml
- Linéaire de clôtures réalisées :
- en 2023, 5860 ml
- en 2022, 956ml
- en 2021, 2 070ml
- TOTAL de linéaire de cours d'eau surveillé et entretenu :
- en 2023, 158km
- en 2022, 126km
- en 2021, 115,5km